« Je trône dans l’azur comme un sphinx incompris ; J’unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ; Je hais le mouvement qui déplace les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris. » (Baudelaire – La Beauté)...

"Dans l’océan de ta chevelure, j’entrevois un port fourmillant de chants mélancoliques, d’hommes vigoureux de toutes nations et de navires de toutes formes découpant leurs architectures fines et compliquées sur un ciel immense où se prélasse l’éternelle chaleur. " (Baudelaire – Un hémisphère dans une...

"Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse, Oreiller de chair fraiche où l’on ne peut aimer, Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse, Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer" (Baudelaire – Les Phares)...

"L’âpre stérilité de votre jouissance Altère votre soif et raidit votre peau, Et le vent furibond de la concupiscence Fait claquer votre chair ainsi qu’un vieux drapeau." (Baudelaire – Femmes damnées – F du M)...

"Dans l’ardent foyer de ta chevelure, je respire l’odeur du tabac mêlée à l’opium et au sucre ; dans la nuit de ta chevelure, je vois resplendir l’ infini de l’azur tropical." (Baudelaire – Un hémisphère dans une chevelure – de F du M)...

"Voici venir les temps où vibrant sur sa tige Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ; Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir ; Valse mélancolique et langoureux vertige !" (Baudelaire – Harmonie du soir)...

« Laisse – moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme l’homme altéré dans l’eau d’une source. Tes cheveux contiennent tout un rêve, plein de voilures et de mâtures ; ils contiennent de grandes mers dont les moussons me portent vers...

"Comme un navire qui s’éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain. Tes yeux, où rien ne se révèle De doux ni d’amer, Sont deux bijoux froids où se mêle L’or avec le fer." (Baudelaire – Le serpent qui danse)...

"Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins, Polis comme de l’huile, onduleux comme un cygne, Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins ; Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne, S’avançaient, plus câlins que les Anges du mal, Pour troubler le repos...