En situation, intégrées dans la façade de la Médiathèque de Cassis.
On attribuait à Terpsichore la danse et dans la tradition tardive, les chœurs dramatiques et la poésie lyrique pour les uns et le chant choral pour les autres. Dans certaines versions, elle joue aussi de la flûte. Elle est la Muse la plus connue dans le monde Anglo-Saxon qui, à partir de son nom, a crée l’adjectif « terpsichorean », pour qualifier une appartenance à la danse. Elle est le plus souvent représentée telle une danseuse alerte, couronnée de guirlandes, tenant une harpe, au son de laquelle elle dirige tous ses pas en cadence.
« Terpsichore, le visage relevé,les bras légèrement rejetés en arrière… les mains vides, dans un élan.. je l’ai voulue libre.. dansante et légère… aérienne… portée vers l’avenir. »
Muse de la musique et de la poésie lyrique, Euterpe présidait aux fêtes. Elle faisait partie du cortège de Dionysos avec lequel elle inventa le dithyrambe, base de la tragédie grecque. Elle est représentée, souvent, sous l’apparence d’une « gracieuse jeune femme, tenant une flûte, parfois un cahier de musique. »
« Sculptant Euterpe, je me suis inspirée d’une fort belle jeune femme, grande, puissante, volontaire et d’une présence irradiante… Le diapason, charmant petit outil musical, mais cependant en forme de fourche, qu’elle tient dans sa main gauche, traduit d’une certaine façon, le côté guerrier, aussi, des Muses. »
Primitivement, Melpomène présidait aux chants et à l’harmonie musicale, puis elle fut associée à Dionysos et devint Muse de la Tragédie. Classiquement, son maintien est grave et sérieux. Chaussée de cothurnes, elle est richement vêtue. Elle tient d’une main un sceptre et des couronnes, de l’autre, un poignard ensanglanté.
« Brandissant un masque tragique, elle arbore une expression de douleur intérieure. Les yeux clos, dont les globes semblent se mouvoir sous les paupières, la bouche à demi ouverte laissant apparaître les dents, les bras levés au ciel en un geste de désespoir, intensifient sa peine et donnent un sens plus dramatique au personnage. »
Thalie fut d’abord une divinité champêtre et pastorale, protectrice des plantes, semences et troupeaux, qui apprit aux hommes à cultiver la terre. Plus tard, on lui attribua la comédie et la poésie joyeuse. Classiquement, sa tête est couronnée de lierre, ses pieds chaussés de brodequins. C’est une jeune fille gracieuse et enjouée, également représentée tenant le masque grimaçant de la Comédie.
« J’ai eu beaucoup de plaisir à sculpter celle qui devait représenter Thalie. Elle est « saisie » dans un « instantané », captée au milieu d’un mot, la bouche en avant, droite, le cou dégagé, présente et dilatée, tenant un masque grimaçant. »
Calliope est la plus éminente des Muses, incarnant la grande éloquence, la poésie épique et aussi l’art d’écrire. Zeus, son père, l’avait investie de la plus haute autorité. Elle conduisait ses sœurs lorsque celles-ci se rendaient sur le mont Parnasse, en Phocide, pour retrouver Apollon, Dieu de la Musique. Elle est représentée sous les traits d’une jeune fille à l’air majestueux, le front ceint d’une couronne d’or, ornée de guirlandes et tenant le plus souvent d’une main une trompette et de l’autre, un rouleau de papier.
« J’ai voulu représenter Calliope en personne réfléchie, concentrée, le regard perdu dans une sorte de perplexité… J’ai pris la liberté de lui faire tenir une plume… d’oie ? … mais ne serait-ce pas plutôt une plume de Sirène qui lui serait restée entre les mains, après qu’aidée de ses sœurs, elle les eut dépouillées de leur parure ? »
A l’origine, Erato présida à la poésie érotique et aux noces sacrées. Plus tard, elle fut aussi associée à la poésie lyrique et anacréontique. C’est une jeune nymphe, vive et folâtre, couronnée de myrte et de roses. De la main gauche, elle tient généralement une lyre, et de la droite, un archet. Près d’elle, se tient un petit Amour, et parfois des tourterelles se becquètent à ses pieds.
« C’est la première Muse que j’ai sculptée, parmi les six qu’il m’était donné de représenter. Je l’ai réalisée d’un seul jet, très vite, sans modèle, avec un grand sentiment de liberté. Les yeux baissés vers les tourterelles, douce et recueillie pour quelques secondes, elle tient une flûte dans sa main gauche. J’ai préféré remplacer la lyre et l’archet, par un instrument plus actuel. »
mars 19, 2019